Le digital en Afrique

Source : info-afrique.com

Le continent Africain n’en finit pas de nous étonner par la capacité de ses enfants à comprendre, absorber, s’approprier les nouvelles technologies et même à étendre leurs domaines d’application à des spécificités africaines. Pour s’en convaincre il suffit de lire le passionnant ouvrage de Jean-Michel Huet, Associé BearingPoint, intitulé « Le Digital en Afrique ». Il fait le constat clair et sans ambages de l’utilisation par les africains des technologies les plus en pointes pour résoudre leurs problèmes quotidiens. Les ressources humaines ne manquent pas sur un continent noir qui devient à pas de géant une pépinière de startups, un réservoir d’idées novatrices et souvent surprenantes qui permettent aux entreprises en ligne de pallier le manque endémique de certaines ressources essentielles à l’industrie, au commerce ainsi qu’à la bonne gouvernance.

Une appropriation numérique vraiment spécifique

La véritable force des entrepreneurs africains réside dans leur capacité à adapter des méthodes et des techniques qui feront avancer leurs idées. C’est très certainement le cas de l’informatique et des outils de communication. Encore à ses balbutiements au niveau de sa pénétration sociétale il n’y a encore que quelques années, la révolution numérique avance à marche forcée sur le sol d’Afrique. L’ouvrage publié aux Cahiers du Cian (Conseil Français des Investisseurs en Afrique) pointe du doigt les multiples réussites des aventuriers du monde digital africain. On y découvre leur pragmatisme, leur immense facilité à faire d’outils très complexes la clé de voûte de la réussite de leurs entreprises.

Tous les secteurs économiques sont impactés, même l’agriculture qui a longtemps souffert du manque de débouchés locaux et régionaux. Grâce à la maîtrise des technologies de l’information par des africains l’agriculteur du continent peut atteindre des grossistes autrefois inatteignables. Ceux-ci à leur tour autoriseront l’exportation de leurs produits suivant des conditions plus favorables qu’autrefois. La grande différence entre le virage digital occidental et celui qui s’opère en Afrique est liée à son mode de propagation. Le virage africain n’est pas le fruit d’une longue maturation mais il est plutôt né de l’exploitation brillante de technologies, peut-être pas de haut niveau, mais qui ont l’avantage de fonctionner sans l’installation de coûteuses infrastructures.

Les 5 bonds du grand pas en avant

Le manque d’infrastructures est si ancien en Afrique que les entrepreneurs ont su s’en passer, ou presque. C’est en tout cas vrai pour leur virage digital. Cinq bonds quantiques (frog leaps) ont permis aux africains d’utiliser l’existant en état de marche à son meilleur rendement. Ils n’ont pas eu à supporter le coût et la durée de leur développement. Le réseau téléphonique sans fil en particulier s’est rapidement imposé non seulement comme un outil de communication mais aussi pour la vente de biens et de services. Même le paysan africain a sa banque en ligne et dispose d’un porte-monnaie électronique, ce n’est pas encore le cas pour tous les européens. Les états se numérisent à pas de géants pour rétablir la bonne gouvernance, le e-learning révolutionne l’éducation et les petites et moyennes entreprises disposent de vitrines peu onéreuses pour leurs produits. Toute cette effervescence numérique sera certainement à l’origine de nouvelles solutions publiques et privées qui conforteront le continent dans son rôle de pôle d’investissement majeur pour ce siècle. Comme le dit si bien Monsieur Huet :

Toutes ces solutions ont un point commun, elles apportent une solution performante et compétitive à ce qui constituait un goulot d’étranglement au développement : l’accès à l’information, à un marché ou à un service.


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